Gloire à notre 75

Des productions de la manufacture de Digoin

 

Lors de la "3e biennale des Arts de la terre de Creil", le 12 octobre 2014, l’association a donné une conférence : "La faïencerie de Sarreguemines de 1870 à 1920".

Nous avions été contactés pour expliquer cette particularité que présentait cette faïencerie restée francophile et largement francophone malgré son annexion à l’Empire allemand en 1871.

La francophilie et la francophonie était le fait des dirigeants, l’ouvrier lui, la recevait en tant que liant commun à la manufacture. Ceci resserrait les liens au sein de l'entreprise et permettait aussi à la direction de "gommer" l’action des syndicats allemands très actifs.

Les productions pro-françaises surprenantes comme les hommes célèbres où outre les Français, on  trouvait des présidents américains, et de l’Afrique du Sud ou le tzar et la tzarine de Russie mais pas de dignitaires allemands.

Les productions célébrant les visites de la flotte russe ou la visite des souverains russe et l’Alliance franco-russe ont surpris.

Il est apparu que beaucoup attribuaient également à Sarreguemines les portraits des militaires de "l'Alliance" ou les vignettes du décor  "Alliés E. C."

L’erreur vient du fait que ces productions portent la marque I22 que Digoin a continué à utiliser après la scission de la Société Utzschneider et Cie le 3 juin 1913.

En effet, au début du 20e siècle, les autorités allemandes avaient fait comparaitre devant un tribunal et condamner le "directeur-gérant" de l'Usine parce que l'entreprise avait vendu à un commerçant colmarien des assiettes présentant une Alsacienne et une Lorraine.

L'Alsacienne portait une cocarde française sur sa coiffe. Ils n'auraient certainement pas permis le commerce avec l'ennemi et la mise en vente de productions ouvertement pro-françaises après le déclenchement de la guerre. 

 

Le service "Alliés" présente un faisceau de drapeaux des "pays de l'Alliance" et une vignette montrant le service d'une pièce de canon de 75. Cette arme a été célébrée par tous les journaux français pour son efficacité et sa grande cadence de tir.

 

 

 

Malheureusement, les couleurs étant apposées sur émail il est très difficile de trouver des pièces en bon état.

 

 

Ces productions sont un un exemple de la propagande nationaliste qui participa à l'élan patriotique qui anima la population tout au long de cette guerre.

 

 

 

 

  

 

 

 

Henri Gauvin